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Circuit court : l'histoire pas toujours aussi belle que certains la racontent…

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Ah les circuits courts ! Les procureurs de la grande distribution (ceux qui suivent mon compte twitter @Dauvers70 comprendront mieux que les autres) n’ont de cesse d’en faire l’avenir équitable du commerce. Souvent en les chroniquant depuis leur bureau ouaté, rarement depuis le terrain. La semaine dernière, l’exemple de ce point de vente m’a littéralement sidéré… Tout y est pour en faire la meilleure contre-pub des circuits courts. Déjà la promesse : “le marché du producteur”. S’agit-il d’un “magasin de producteur” ? A en juger la variété des marchandises et la diversité des origines, c’est non. Pourtant, nombre de clients auront fait l’amalgame… Sans compter une forme d’à peu près dans les origines. Les asperges “origine Gironde” (à quelques dizaines de kilomètres de là) sont en fait “origine France” à l’intérieur de la boutique. Rien de grave certes, mais que n’aurait-on pas dit si un hyper était responsable de pareille approximation ?

Dans la politique commerciale aussi, visite très instructive. Toutes les pommes sont à 1,20 €/kg, c’est-à-dire un objectif bon prix. Mais pour ce prix, le client ne repartira qu’avec des fruits “bruts de cueille”, non calibrés donc, mais surtout de second choix. Ce qui relativise quand même le bon prix du circuit court ! 

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Au-delà des pommes d’ailleurs, de nombreux produits sont proposés en catégorie II. Là, y’a pas photos. Le rayon fruits et légumes de l’hyper voisin sera toujours supérieur avec majoritairement de la catégorie I. Certes, on pourra toujours discuter sur l’apport sociétal de la grande distribution (à chacun son point de vue et c’est bien ainsi) mais, factuellement, ce jour-là, ce “marché du producteur” était en-deça en qualité produits. En témoignent ces gariguettes. Françaises mais bien peu avenantes ! A vue de nez, la moitié du poids net ne sera pas consommable. Ce qui multiplie donc le prix par deux 🙁

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Enfin, retour sur le parking pour le plus cocasse. Les chariots. Siglés de l’enseigne mais l’oeil averti détecte rapidement leur vie précédente : chez Lidl (d’ailleurs le logo demeure, à droite). Preuve que la grande distribution a quand même des vertus pour les producteurs : fournir les chariots ! 

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8 commentaires

  1. Le foutisme existe aussi dans le circuit court !
    Notamment dans le Grand Frais ,au début des étalages tous correctes ,du made in France, après deux années le constat d’un client , des étalages très médiocres dans les fruits et légumes , des prix en augmentations , du made in Espagne etc surtout dans le Sud Ouest , des magasins sales !

  2. mettre le tout en categorie 2 c’est peut etre aussi plus simple.
    j’ai un maraicher tous les samedi a 10 m de chez moi, il ne s’embete pas avec ça, tout en 2 meme si la pluspart des produits sont facilement en cat 1 et bien meilleur qu’en gd là y a pas photo.

  3. minable,de chez minable. vouloir démonter un magazin juste installé, et ne pas lui laisser le temps de s’organiser.
    démolir c’est plus facile que de bâtir.
    seul juge, cest le consommateur, arrêtons de le prendre pour un idiot.

  4. la “longueur” du circuit n’est pas la question fondamentale, ce qui compte c’est la propriété du cahier des charges :
    – si c’est le producteur qui définit son produit de A à Z il intègre dans son prix final le travail des intermédiaires qui sont nécessaires à la qualité de son produit , le consommateur adhère au cahier des charges par son achat volontaire, la plus-value est au producteur après “juste” rétribution des intermédiaires,
    – si c’est le consommateur qui définit le cahier des charges (les Teikei japonais) le producteur a la garantie de l’écoulement de sa production mais il n’en a pas la plus-value, c’est bien la qualité de son travail qui est rétribuée au “juste” prix,
    – et si c’est le “transformateur” (au sens large et..long) qui définit le cahier des charges… c’est avant tout SA plus-value qui importe, il peut jouer alors sur tous les tableaux et on passe rapidement a ce qui conduit à la crise agricole actuelle .
    Le cahier des charges est bien le lien social qui s’établit entre le producteur et le consommateur car il est basé sur un rapport de confiance…. la “concurrence libre et non faussée” du néo-libéralisme est bien l’enfumage du “big is beautiful” … avec le “poison d’AVRIL” cher à Xavier …
    Merci pour vos articles qui me permettent d’y voir plus clair “de l’autre coté” celui ou le débat se situe entre la quête d’éthique et l’étiquette…

  5. Mauvaise foi…. monsieur Dauvers… Je connais très bien le groupe Tastet. Ils produisent leurs pommes (un des plus grand verger de Chantecler du sud-ouest). Si le magasin mentionne “origine France” c’est qu’il y est obligé car l’origine régionale ne compte pas aux yeux des fraudes… Pour le brut de cueille, il est souvent plus jolie que certaines pommes affichées en catégorie 1 au supermarché.

  6. @Julien
    Donc sur l’origine “France” vs origine régionale. Si je vous suis, le magasin est donc dans l’illégalité quand il affiche “origine Gironde” sur le parking… Faudrait savoir !
    Quant au brut de cueille. il est peut-être parfois plus “joli”. Mais ce jour-là, photos à l’appui, ce n’était pas le cas.
    Que ça déplaise, je peux l’admettre. Mais je n’ai fait que rapporter la réalité proposée au client ce jour-là…
    Olivier

  7. L’origine n’a de valeur que devant le produit. Ainsi, vous pourrez voir des pubs parking avec plusieurs origines, notamment lors de promo banane souvent affichées avec plusieurs origines. Donc, ils ne sont pas hors la loi. Ce qui me gène le plus c’est la critique catégorique des indépendants, qui sont pour vous des amateurs et des opportunistes. Je n’avais pas constaté autant de critique sur le magasin d’in vivo. Seul les gros groupes ont le droit d’existence sans doute… Autres points : la réalité ne se résume pas seulement 4 en photos. Il y avait sans doute d’autres produits dans le magasin et pour l’origine “douteuse” que vous insinuez, il vous suffit de demander l’étiquette de normalisation afficher sur les plateaux.

    1. @Julien Vous avez sans doute mal vu mes papiers sur Frais d’Ici… Je maintiens que sur l’outil Frais d’Ici est nettement au-dessus de ce que j’ai vu à Angoulême (je ne suis pas du genre à parler sans voir, sur ce que j’ai vu ce jour-là), je reste catégorique. En revanche, sur les perf’, je pense avoir évoqué plus que de raison le fait que Frais d’Ici était largement en dessous de ses objectifs en année 1 : 2 M€ vs 3 M€ attendus…

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