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Voilà ce pour quoi je milite (et tant pis si ça plait pas…)

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Je milite depuis des années pour l’obligation de l’identification des matières premières sur les packs des produits alimentaires. Et, de manière un poil provoc’ je l’assume (mais, pour faire réfléchir, je considère que “heurter” est un bon début), comme dans cet édito de 2015 sur la… “Préférence Alimentaire Nationale”. Le point de départ de la réflexion est simple : pour soutenir les cours agricoles (c’est “LA” revendication principale du monde paysan), la meilleure solution, car la plus durable, est de modifier la… demande. C’est simple comme un cours d’économie de lycée. Reste à savoir comment modifier la demande… En y répondant de manière autrement plus fine qu’aujourd’hui. A l’heure où le client veut du local et plus généralement toutes formes de réassurances sur l’origine, comment accepter que les provenances des matières premières dans les plats élaborés soit aussi évasives ??? “Poulet UE et hors UE” pour ces plats cuisinés surgelés par exemple. Stéphane Le Foll, alors ministre de l’agriculture, a obtenu pour deux ans et à titre expérimental l’obligation de l’affichage de l’origine des matières premières depuis le 1er janvier 2017. Un énorme pas mais, hélas, insuffisant. Car affichage de l’origine n’induit pas visibilité de l’origine…

Voilà pourquoi je milite pour une double obligation : l’affichage ET la visibilité de l’origine avec, pourquoi pas, une règle simple : la mention de la provenance ne peut pas être d’une taille de caractère inférieure à la principale “promesse” du pack et, en tout état de cause, doit figurer en face avant. Dans l’exemple choisi ici (des plats Franprix avec origine UE et hors UE pour le poulet, disons au hasard Pologne et Brésil), l’origine serait autrement plus clairement visible ! Et, d’évidence, par ses achats, le client “dirait” vite à Franprix et à son fournisseur qu’une origine “France” serait plus attirante… Ce faisant, peu à peu, l’obligation de l’affichage ET de la visibilité de l’origine modifierait la demande des industriels en ingrédients français. Donc soutiendrait les cours. Protectionnisme ? Que nenni ! Information complète du consommateur. Libre à lui (soyons fou !) de préférer le poulet brésilien au poulet français. 

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13 commentaires

  1. Ce serait une sacrée révolution mais très intéressante.
    C’est ni plus ni moins que l’obligation d’affichage sur les Fruits et légumes.
    On peut s’étonner, ou pas si on est pas naïf, que l’on arrive pas à le rendre obligatoire sur plus de produits.

  2. Je suis bien tout à fait d’accord avec votre proposition. Je me suis fait avoir la semaine dernière avec le beurre “petit prix” Monoprix avec du lait origine “UE et hors UE” et transformé en France !
    Je ne me ferais plus avoir.

  3. Dans la restauration l’origine des viandes doit etre indiquee de maniere claire sur le menu.
    La GMS se rapprochant de plus en plus de la restauration (cf les nouveaux concept de proxi), la difference de reglementation ne sera pas tenable sur le long terme… en esperant que ca aille dans le bon sens

    1. C’est en train de changer, mais la restauration à été longtemps une grande cliente des origines (viandes, poissons) étrangères!

  4. ok – on fait comment si la matière concernée est en pénurie sur une certaine origine ?
    on met en rupture le distributeur.

  5. Très beau tout cela mais si tout les pays feraient la même chose… tu n’exporte plus rien et tu fera face à une marché intérieur hyper concentré ou 4 clients dictent la loi.
    Comme toujours en France on fait un amalgame entre origine, tracabilité et qualité. Il n’existe aucun lien entre l’origine et la qualité.
    Non, le futur se trouve à l’étranger. Avec l’exportation, les filières soulagèrent leur dépendence du marché intérieur et leur donnera plus de marge.

  6. L’identification des matières premières, c’est une bonne idée, mais il y a une condition sine qua non pour que cela fonctionne: le patriotisme des acheteurs! Sinon, à force, on finira par s’habituer à lire “Pologne” sans heurts…
    Et là ce n’est pas gagné: d’un coté, un client qui se contrefiche d’aller dans une enseigne “allemande”…alors que le patron d’une enseigne française voisine, qui lui paye ses impôts en France, roule…allemand.
    Ou même tout un chacun employant à qui mieux mieux des mots anglais pour faire “genre”.
    Me souvient la réponse d’un maire à qui on expliquait la venue de LIDL (avec tout son corollaire allemand) dans sa commune: on est en Europe!

  7. Je ne puis qu’être tout à fait en accord avec ça!
    Nous militons depuis 5 ans pour que les choses soient limpides, et pour clarifier notre discours de qualité, nous privilégions les élevages français à la traçabilité exemplaire. Pour le reste il ne faut pas être sectaire, les irlandais et norvégiens font des agneaux extraordinaires, les espagnols des cochons à se damner… mais le client DOIT être informé. 100% d’accord Olivier!

  8. Bonjour,
    “Poulet origine UE et hors UE” !
    C’est une blague ?
    Donc, “Poulet origine Monde”
    Et c’est accepté ce genre d’indication ? On se fout bien de la gueule de monde..
    L’art de respecter une obligation d’indication de l’origine. Comme l’obligation de facturer les ports pour la vente des livres… 0.01 €.

  9. Quand je pense qu’en Italie c’est tellement transparent que vous avez sur tous les produits alimentaires l’adresse de l’usine où est fabriqué / transformé le produit et même le numéro de téléphone de l’usine !

  10. Je crois avoir remarqué que les paquets de légumes surgelés bruts ne sont guère plus prolixes sur l’origine des produits… alors que c’est obligatoire pour les légumes frais. Dommage qu’on puisse ainsi “geler” la mémoire d’un légume.

  11. Bravo Olivier pour ta proposition de bon sens !
    Ce sera intéressant de savoir si ton idée est prise en compte.
    Cela me rappelle une excellente vidéo que tu avais postée d’un anglais qui vendait du cassoulet anglais à Castelnaudary… Buzz de la Belle Chaurienne je crois qui démontre bien tout l’interet de la com sur l’origone des produits 🙂
    As tu été interrogé sur la future loi qui régira les relations industrie commerce ?
    Quel sera l’impact du futur seuil de vente à perte sur les prix de vente ?
    Quid d’Internet ?
    Au même moment où beaucoup de monde fustigeait Inter sur sa pub sur le Nutella sur Internet circulaient des promos d’echantillon Gratuit de Nutella…

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