Michel Biéro, Lidl : « Je ne veux plus d’origine UE sur les produits Lidl »
Le 20 février 2020Croisé hier sur le plateau de BFM Business pour une émission sur l’origine, Michel Biéro m’a confié avoir demandé à ses fournisseurs de nommer désormais clairement les pays où ils s’approvisionnent. Les premiers produits avec la mention du pays en remplacement du générique “UE” arriveront dans quelques semaines en rayon. Explications.
A l’occasion du salon de l’agriculture qui s’ouvre samedi, vous annoncez ne plus vouloir d’origine « UE » sur les produits Lidl. En quoi cela consiste-t-il ?
Aujourd’hui, sur les produits transformés, l’origine des matières premières agricoles (porc, volaille, etc.) s’exprime de deux manières : soit le produit est français et l’origine France est clairement revendiquée ; soit le produit est importé et les industriels se réfugient derrière la mention « UE ». C’est ni plus ni moins ce que la campagne #BalanceTonOrigine a mis en exergue. Désormais, sur nos produits, je demande donc aux industriels d’indiquer réellement le pays d’origine. Je ne veux plus d’origine UE sur les produits Lidl.
C’est une décision qui peut pénaliser l’attractivité des produits…
Je ne le crois pas. Et, de toute façon, cette approche est une évidence, quelle que soit le prisme par lequel vous regardez le sujet. Vu du consommateur, c’est un besoin de transparence dont on voit bien qu’il progresse jour après jour dans la société. « UE » n’est pas un pays, c’est un cache-misère ! Et vu de la Ferme France, si on veut aider le consommateur à aider l’agriculteur, encore faut-il lui donner les moyens d’effectuer un choix éclairé. C’est aussi pour ça que Lidl a signé le Manifeste Origine, présenté à l’Assemblée Nationale en décembre.
Intermarché a lancé le FrancoScore, Leclerc le savoir d’achat, vous bannissez l’origine UE, n’y-a-t-il pas un risque de cacophonie ?
A court terme, sans doute. Nous prenons chacun le sujet avec nos convictions, mais j’imagine qu’Intermarché et Leclerc sont mus par la même ambition que nous. C’est aussi une façon de faire bouger les lignes. Probablement qu’à terme ces initiatives et d’autres finiront par converger. Et ce bouillonnement initial aura été utile !
Comment réagissent les fournisseurs concernés ?
Comme je m’y attendais… En m’expliquant immédiatement que c’est compliqué, que la traçabilité ne le permet pas aussi facilement, qu’il y a parfois plusieurs origines, etc. Bref, que ce n’est pas réaliste. Pourtant, ça l’est. Je suis prêt à voir 2 ou 3 origines sur les produits Lidl s’il le faut. Mais je veux désormais voir les véritables origines. Pas l’énigmatique « UE ».
Amazzoni
Tres heureuse de cette décision merci à vous monsieur battez vous pour nous et nos enfants petits enfants j adore lidl zéro déchet on a des l produit pas chere on ne déficit des dlc tres courtes a prix très bas super
Julien
Lidl s’engage et c’est apprécié
Jfb78
Leclerc, le savoir d’achat : Nous ne trouvons plus sur leurs produits UE et Hors UE mais ne sommes pas plus renseignés sur l’origine des ingrédients :
Exemple : Raviolis Bolognaise Marque Repère
Tomates : Espagne, Italie où Portugal
Boeuf : France (pas de modification cette mention était déjà sur les anciennes boîtes)
Blé : Canada, Espagne , Grèce où France
Si c’est çà le savoir d’achat où l’on est pas plus renseigné sur les origines autant laisser UE ET Hors UE
Si l’étiquetage des autres produits Leclerc est identique, c’est si moquer des consommateurs
tom
Par un employé de lidl, c’est bien çà ?
tom
C’est le diable qui se moque de nous ce Biero.
Anna
Bonjour,
En tant que consommatrice, je trouve que c’est une très bonne chose comme je fais vraiment très attention aux produits que j’achète.
Par contre, pour les producteurs de produits transformés, ce n’est pas toujours aussi facile que ça en a l’air !
Prenons par exemple une salade, avec du poulet et de l’avocat.
Suivant les périodes, les prix d’achat, les actualités comme la grippe aviaire,… chaque ingrédient peut provenir de plusieurs pays.
Suivant les lots de production, le poulet et la salade peuvent provenir de France, d’Allemagne, de Pologne, d’Espagne, d’Italie… voir de quasiment toute l’UE des 15.
On pourrait n’avoir qu’un voire deux pays de provenance, comme on le souhaiterait pour bénéficier d’une qualité optimale des produits, mais cela joue fortement sur les capacités d’approvisionnements en matières premières et sur les prix d’achat, qui sont très souvent difficiles à répercuter dans les prix de ventes aux distributeurs.
De même, l’avocat peut provenir du Guatemala, de la Guadeloupe, des Dom-Tom,… en fonction des capacités productives.
Du coup, comment indiquer toutes ces origines sur les packs, sachant que le distributeur n’en veut que 2 ou 3 au maximum ?
Aldi a choisi une bonne solution pour cela, avec la mise en place de l’ATC code. Il peut être dynamique et permet de voir en détail pour le lot concerné l’origine exacte des différents ingrédients. Mais c’est pareil, ce n’est pas si évident pour les industriels.