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Il y a un an, le nouveau patron de Carrefour France était encore à Buenos Aires (et il a dirigé entre temps l'Espagne !)

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C’est peu dire que Rami Baitieh (au centre sur la photo) escalade l’organigramme Carrefour à grandes enjambées. Il y a encore un an, je l’avais croisé à Buenos Aires où je m’étais arrêté sur la route de Carrefour Ushuaia (revoir ici). Il dirigeait encore l’Argentine, un pays modeste dans la galaxie Carrefour (après 15 mois à la tête de Taiwan). Quelques jours plus tard, Rami Baitieh partait prendre la direction de l’Espagne, un tout autre morceau à l’échelle du groupe. Et moins d’un an plus tard, le voici donc à la tête de la France à compter du 1er juillet. Dans les trois pays, des résultats spectaculaires et rapides, alimentant une réputation de “retourneur” auquel rien ne semble résister. Pas même la situation sociale à laquelle il a du se frotter en Argentine à son arrivée. 

A chaque fois, Rami Baitieh est placé par Alexandre Bompard devant un obstacle plus haut. Et, à chaque fois, il le franchit, ce qui le qualifiait pour l’ultime épreuve : les hypers français. Car, derrière la responsabilité de Carrefour France, il faut d’abord voir “le” sujet des hypers. Malgré les promesses, le retournement tarde. Et Alexandre Bompard a déjà consommé beaucoup de temps aux yeux des analystes. D’où le joker Rami, débranché de l’Espagne moins d’un an après son arrivée, pour sauver les hypers français (la proxi et les supermarchés n’ont pas besoin à proprement parler d’un “retourneur”).

Après Taiwan, l’Argentine et l’Espagne, enchaînera-t-il la passe de 4 ? A ce stade – et pour l’avoir vu à l’œuvre à l’autre bout du monde – une conviction : ça va secouer. “Rami” n’a qu’une religion : le client, au-delà de tout ce que j’ai déjà vu chez un patron. Ça frise l’obsession. Il a même une méthode : le 5-5-5 (d’où la photo !). J’vous en reparlerai mais, pour faire simple, il s’agit de structurer la relation-client autour de 15 points clés : 5 sur la confiance, 5 sur les services, 5 sur la proximité. Un véritable dogme au nom duquel toutes les décisions doivent être prises à ses yeux. Toutes, y compris de déménager le bureau des directeurs sur la surface de vente pour la proximité avec les clients. En Argentine, le sujet n’a même pas été négociable (ci-dessous le bureau du directeur d’un hyper à Buenos Aires). J’imagine d’ici la réaction des vieux briscards qui tiennent les hypers français. Je ne sais où sera leur bureau demain mais je peux déjà les prévenir. De même, au siège, va falloir s’habituer à l’interventionnisme du bonhomme qui se retient rarement d’aller droit au but, quitte à court-circuiter des collaborateurs qui pourraient l’accepter difficilement (à ce stade des annonces, comprenne qui le voudra…). Conclusion : ça va (vraiment) secouer ! D’un autre côté, la situation impose probablement un remède de cheval. Ca tombe bien, c’est un peu la spécialité de Rami…

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7 commentaires

  1. Trop tard, la vieille dame est déjà en mort cérébrale. Les hypers intégrés (du moins en france) ne peuvent plus rien face à la proximité des indépendants avec leur clientèle et l’agilité des discounteurs (lidl, Aldi). Et vice versa. Les gros hyper sont depuis bien longtemps boudés par les clients (trop grands, trop chers, trop mal tenus).
    Ce monsieur certainement très doué va trouver des équipes sur son chemin pas prête à lui dérouler le tapis rouge, de l’encadrement aux syndicats.
    Vu de l’extérieur, cela peut être marrant à voir.

  2. J’ai déjà connu ça en 1992. J’étais chef de secteur à Carrefour Claye Souilly. Le directeur, le regretté Guy Pons, avait installé son bureau dans le magasin. Cette année la ou l’année suivante, le magasin est devenu le premier du groupe.

    1. ça ne m’étonne pas de Guy ce bureau sur la surface de vente (je ne connaissais pas l’anecdote)
      Guy PONS un très grand Monsieur!

  3. C’est le numéro ?…. depuis une certaine “fusion” avec une durée de vie moyenne de moins de 18 mois je pense. Et tous n’étaient pas mauvais, loin s’en faut.
    Pour avoir été “DM” en hyper, je ne sais pas si mettre le bureau en surface de vente est une bonne idée, tout dépend de ce que l’on attend de lui. Si ça doit améliorer la tenue et le remplissage, pourquoi pas….
    Avant les années 2000 les équipes “siège” passaient Noël et le 1er de l’an en magasin, à donner un coup de main aux équipes magasins. Depuis quelques années (une quinzaine quand même), ils sont en congés sur cette période. Question de priorité.
    Remettre le client au centre du jeu, c’est ce qu’il faut faire, mais il y un sacré savoir faire perdu depuis longtemps. Ils ne pensent même plus (ou n’ont pas l’effectif) pour agrandir les glaces et la mozza en été….
    Bonne chance à lui.

    1. Ahahah la remarque classique d’un directeur de magasin, c’est marrant quelque soit l’enseigne c’est toujours pareil.
      Le mythe du siège où les gens ne font rien et profite de la vie….et en plus ils partent en vacances pendant noël !
      Et quand démarre les périodes de negos commence en janvier jusqu’à fin mars les directeurs de magasins viennent aider ?
      Chacun son métier, chacun son calendrier.
      Je préfère être opéré par un chirurgien que par le chef comptable d’un hôpital.
      Pour revenir à l’article bonne chance à lui, c’est un beau challenge !

  4. Un remède de cheval pour les hypermarchés Français ?
    Si c’est une blague, elle est sublime. Si c’est une coquille (mais je n’ose y croire), c’est génial !

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