À la une

Dates limites de consommation : je lance un défi aux enseignes…

C’était l’un des sujets conso du week-end dans la presse grand public : les dates limites de consommation des produits alimentaires. Le point de départ ? L’initiative de l’enseigne anglaise Waitrose qui “les retirera sur près de 500 articles frais dès septembre“, explique Le Parisien. Dans la foulée (et dans le même papier), U et Carrefour expliquent avoir déjà ouvert ce chantier des dates sur quelques unes de leurs MDD. 223 références pour U, 500 pour Carrefour. Mais comme les enseignes n’ont pas la main sur les DLC des marques, l’initiative n’en sera au final que limitée.

En revanche, et c’est le sens du défi lancé aujourd’hui, il y a plus ambitieux à faire. Et – j’ose le mot – facile si toutes les enseignes s’y engageait collectivement : supprimer toutes les promesses de retrait anticipé en magasin. Exemple (parmi tant d’autres) dans cet hyper où les yaourts sont retirés 3 jours avant la date. Ce qui revient, de facto, à accroitre plus qu’à réduire le gaspillage alimentaire (même si les produits retirés peuvent être valorisés). Mais, surtout, le message envoyé aux clients est à l’opposé de la direction à prendre : dit de manière un peu abrupte, il faudrait donc se méfier des yaourts avant leur date. Alors que, dans l’exemple, une consommation plusieurs jours après ne présente aucun risque sanitaire.

En fait, et bien au-delà de cet exemple dans cet hyper, c’est le principe même de ce message “d’alerte” que les enseignes seraient inspirées de supprimer, surtout qu’il a parfois conduit à une véritable course à l’échalote locale : 3 jours ici, 6 jours là, qui dit mieux ? Et si la FCD et la FCA alimentaire (qui représentent toutes les enseignes) s’emparaient du sujet pour un engagement collectif, il n’y aurait même aucun problème de concurrence entre elles. Un engagement dans la même veine que d’éteindre les enseignes le soir, passée l’heure de fermeture. Et qui ancrerait le commerce dans une époque ou chaque acteur, chaque corporation, doit désormais accepter de regarder un cran plus loin. Pour le bien commun.

Ce “défi” est l’une des recommandations des travaux 2022 du Think Tank Agroalimentaire des Échos (que je dirige depuis son origine il y a 8 ans). Pour les curieux, c’est en libre-téléchargement ici >>

11 commentaires

  1. comme les oeufs où on doit les retirer de la vente à J-7.
    Il faut arrêter avec ça. Du gaspillage alimentaire !!!

  2. Je viens d’acheter aujourd’hui 22/08 chez C Market des yaourts dont le date de DLC est le 22/09
    Je suis absolument contre la suppression de cette date de DLC. Les yaourts sont des produits frais
    avec des ferments lactiques et même s’ils ne présentent pas de risques de consommation après, le
    bénéfice santé par contre est pratiquement nul.
    Supprimer la date de DLC OK mais dans ces conditions, la remplacer par une date de fabrication du
    produit afin de savoir s’il ne traine pas depuis longtemps en rayon.

    1. Il n’est pas question de supprimer la DLC juste éviter de retirer les produits de plus en plus tôt pour éviter du gâchis alors qu’ils sont tout à fait consommables.

      1. Les produits retirés sont ensuite vendus encore 3 jours dans le rayon anti-gaspi avec une remise de 25 où 30%? ce qui fait
        le bonheur de nombreux consommateurs en cette période d’inflation.
        Dans le supermarché que je fréquente, chaque matin de nombreux consommateurs attendent l’arrivée de ces produits
        pour faire leurs achats à moindre coup.
        De plus ces produits en fin de vie profitent grandement aux associations caritatives qui vont voir leur approvisionnement
        se réduire à “peau de chagrin”

  3. Les volumes des produit donnés aux assoc va dans doute diminuer ? Et moins d’étiquettes fluo pour les clients ?

  4. Je trouve bizarre ce débat .En règle générale les Pdt en date courtes sont retirés des rayons et vendu à prix réduits où ils sont donnés aux associations caritatives pour redistribution.Il est ou le gaspillage ?

    1. le gaspillage se passe chez le consommateur et non chez le distributeur.
      Depuis des années la GD a déjà travaillé sur le sujet en donnant aux organismes, soldé les produits et aussi fait appel à des sociétés tel que Phenix, To Good To Go etc..
      Se serait un mensonge de dire qu’il n’y a pas ou plus de casse en GD car c’est faux mais bien moins que qu’en restauration et surtout dans les foyers.
      Je n’ai plus les pourcentages mais c’est assez impressionnant le pourcentage entre la restauration et les foyers.

      1. C’est pour ça que les enseignes ont une responsabilité pédagogique : en alimentant pas l’idée qu’un yaourt à J-3 doit être “retiré”, sous-entendu “faites attention”.

        1. Si toutes les enseignes indiquent ce genre de pratique c’est surtout que la demande vient de la ménagère qui veut avoir une garantie d’acheter un produit consommable plusieurs jours dans son frigo.
          c’est pas au magasin d’éduquer le consommateur de pas détruire un rayon pour aller chercher la date la plus longue au fond du rayon et si l’enseigne à le malheur de faire une note au client de ne pas le faire… La patrouille OD indiquera “pensez-client”
          Le plus simple reste à mettre une date de fabrication du produit et à charge au magasin de le retirer une fois un délai réel et logique de non consommation.
          cela reste bien plus simple que de gérer l’éducation des consommateurs qui en veulent tjr plus pour le même prix et même service.

  5. Je viens de trouver sur le site la fourche :

    Qui gaspille le plus de nourriture en France ?
    Chaque Français jette à la maison l’équivalent d’un repas par semaine. Soit une estimation de 29 kilogrammes par an et par habitant. Pourtant, notre pays gaspille 136 kilogrammes de nourriture par an et par habitant. Alors d’où vient le gaspillage alimentaire en France ?

    Selon l’ADEME (Agence de la transition écologique), seuls 19% de nos déchets alimentaires sont dus au gaspillage domestique. Les 81% restants se répartissent ainsi :

    32 % sont gaspillés au niveau de la production ;
    21 % sont gaspillés au niveau du processus de transformation ;
    14 % sont gaspillés lors de la distribution ;
    14% sont gaspillés dans des établissements de restauration (collective et commerciale).

  6. Les dlc ont eu pour eu pour conséquence indirect d’augmenter les prix à la consommation pour les produits secs(riz,pâtes,sucre etc), quand aux produits frais il est évident que l’on doit faire attention en fonction des articles,la famille yaourt ne comporte aucun risque à partir du moment où il n’y a pas de choc thermique,les desserts style liégeois doivent être traités avec plus de prudence,
    en ce qui concerne la grande famille dite de crémerie libre service trop d’incohérences.
    J’ai consommé et consomme encore des produits passé de date et je ne m’en porte pas plus mal .
    La Gd mais aussi les consommateurs (trices)gaspille c’est un vaste chantier.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page