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La MINUTE RETAIL : jusqu’où ira l’utopie bio ?

Bienvenue dans cette « MINUTE RETAIL » de la 50e semaine de l’année. Aujourd’hui, une question : jusqu’où ira l’utopie bio ? 

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Aujourd’hui donc : jusqu’où ira l’utopie bio ? Utopie qui guide les acteurs du bio depuis des années. D’abord, il y avait cette conviction solidement ancrée et trop souvent relayée que le bio était l’avenir de l’alimentation. C’était juste oublier que les produits bio, pour des raisons tout à fait légitimes, sont environ 60 % plus chers que leurs équivalents conventionnels. Donc considérer que le bio était l’avenir de nos assiettes revenait de fait à conclure que le consentement à payer plus cher son alimentation était largement répandu dans la population. Première utopie. 

A leur décharge : des taux de croissance de 10 % à 15 % tous les ans. Tous les investissements ont été calibrés sur l’idée qu’il suffisait de prolonger ces courbes. Seconde utopie ! Le bio a cessé de recruter de nouveaux adeptes depuis 2 ans. Tout simplement car la part des consommateurs capables de surpayer une part substantielle de leurs achats alimentaires était quasiment atteinte. 

Troisième utopie, très récente celle-là, lorsque les professionnels du bio se sont fendus d’une lettre ouverte accusant la grande distribution de se désengager du bio et, en conséquence, les appelant à plus de solidarité en mettant en avant leurs produits. On passera vite sur le côté savoureux de la requête en se rappelant à quel point les hypermarchés ont été vilipendés par les mêmes…

Plus grave : l’analyse sur le fond. Il suffirait donc de quelques têtes de gondoles pour relancer la conso. Non, hélas. Plus qu’ailleurs, c’est bien par l’écoute voire l’anticipation de la demande que les hypers construisent leur offre depuis toujours. Et si les clients boudent le bio depuis deux ans, c’est simplement car le surcoût ne le vaut pas. En tous les cas pour la masse des Français qui n’ont pas choisi d’en faire leur quotidien. Carrefour, Leclerc et consorts n’en portent guère de responsabilité. Je suis même persuadé qu’entre premiers prix et bio, ils préféreraient grandement que les chariots soient remplis de bio. Mais, voilà, c’est bien le chaland qui choisit. 

13 commentaires

  1. Bonjour Olivier: jusqu’ou ira l’Utopie de l’économie libérale qui pense que la croissance peut être infinie dans un monde fini ? Jusqu’au ira l’Utopie de l’agriculture productiviste qui tue le vivant, et remplace l’efficacité naturelle de l’écologie par des engrais et pesticides de synthèse, faisant peser à notre agriculture industrielle 1/3 du dérèglement climatique ? Voici, un peu à l’opposé de ton postulat de départ , la pensée des gens de la Bio. Cet écart de 60 % de prix entre Bio et conventionnel n’est du qu’à un choix politique. Si l’on dirigeait les subventions Européennes dédiées à l’agriculture plutôt vers la Bio que vers les pratiques productivistes, si l’on taxait comme cela devrait l’être, (sur le principe polueur payeur) les productions chimiques en fonction de l’effet produit sur notre écologie planétaire, les produits Bio deviendraient moins cher que les conventionnels ! Il y a toujours un peu plus de besoin de main d’oeuvre en culture Bio, j’en convient. Mais n’y a t’il pas aussi des gens dans le monde qui cherchent du travail pour se nourrir ? C’est juste ton postulat du départ sur l’écart de prix que je voulais présenter différemment. La suite, on est d’accord, les GMS suivent, ou prévoient les demandes des consommateurs. Consommateurs qui préfèreraient en majorité consommer Bio si c’était au même prix ! (édidemment, comme tu l’avais deviné, je travaille dans une entreprise de la Bio)

    1. Bio dont l’impact soit disant positif sur la santé du consommateur n’a été démontré par aucune étude sérieuse (comparé à l’agriculture raisonnée ou traditionnelle européenne).

      1. Et le rappel de produits bio est aussi important que pour le conventionnel comme dernièrement le retrait de tous les produits bébés bio contenant
        des haricots verts du fait de la présence de pesticides dans ceux-ci.
        Comment faire confiance au bio

      2. Bonjour,
        Je suis d’accord avec oust le bio ne devrait pas exister , car tout le monde de devrait pouvoir mangé correctement avec une agriculture raisonné ou traditionnelle, si certain produit son mauvais alors il faut les interdire car nous devons être tous égal devant la nourriture

    2. Etant un simple distributeur de produits almentaires remplis de produits chimiques, cancérigène et destructeurs de la planète, je partage néanmoins votre avis sur la nécessité de changer notre modèle alimentaire. Et pour toutes les raisons que vous avez enoncées.
      Malheureusement, et peut être est ce du à mon age avancé, j’ai totalement perdu la foi.
      Car oui, le bio représente une porte de sortie intéressante pour la santé et l’environnement, pour l’économie et pour l’emploi en particulier.
      Mais, sur ce dernier point, il y a comme un hic. Tous les métiers dits pénibles ou manuels (restauration, commerce, agriculture, industrie) peine à recruter, et cela va évidemment s’accentuer quand pour une simple vidéo sur les réseaux sociaux on peut gagner un an de salaire d’un employé lambda.
      Oui le transfert des subventions sur le papier permettrait de valoriser l’emploi sans forcèment augmenter le prix du bio, mais il restera le problème de la main d’oeuvre.
      A moins d’ouvrir totalement nos frontières aux travailleurs immigrés, à l’instar des 30 glorieuses. Mais ceci est un autre débat!

    3. Bonjour,
      Quand je lis dans la même phrase “croissance infinie” “taxer” et “dérèglement climatique”, j’arrête de lire, c’est ma bonne résolution pour 2023

  2. Pour ma part je consomme bio. Pas bio de la grande distribution mais bio dans les chaînes spécialisée. Et pourtant je ne suis pas un gros salaire (1500€/mois) je ne travaille pas dans le bio mais dans le transport. Bien entendu je consomme bio et cela fait partie d’une démarche plus globale. Cela passe par un changement d’habitude et pour tenir son budget c’est simple il suffit de cuisiner un peu. Ce qui fait exploser les budgets alimentaires ce sont les plats cuisinés, les produits transformés… Cuisiner soi même, faire une soupe, un gratin, des saucisse lentilles, des pâtes,et bien d’autres plats ce n’est ni long ni compliqué mais tellement plus économique, gratifiant et bon.
    En cuisinant on achète du coup des produits bruts et qui ne sont pas forcément plus cher que leur équivalent conventionnel en grande distribution. Pour les fruits et légumes de saison par exemple je les paye moins cher en bio qu’en conventionnel chez Leclerc ou Auchan par exemple.

  3. et si on revenai a la base, des haie, un systeme bocageux efficace, de l’agroforesterie qui rapporte un max a ceux qui savent l’utiliser (cf un vieux dvd de 2011) une terre vivante quoi.

    le bio cest bcp de blabla et juste du Bizness et quand j’en lis certains dirent que ca fera de l’emploi je suis MDR allez y les gars essayez une journee et on en reparlera ensuite.

    allez faire un tour sur agricool et voyez un peu l’evolution des mœurs.

    et au passage, “faisant peser à notre agriculture industrielle 1/3 du dérèglement climatique”

    évitez svp se genre de betises ca montre votre ignorance ou plutot votre envis de rester ignorant et bien ca le pire finalement.

  4. Bonjour, qu’est-ce qui vous fait dire que “la part des consommateurs capables de surpayer une part substantielle de leurs achats alimentaires” est quasiment atteinte, à 5%?
    95% des gens ne mangeraient pas à leur faim ?
    Avec un budget alimentation désormais réduit à environ 15% des revenus grâce aux gains de productivité réalisés au XXe siècle, la plupart des gens préfèrent payer plus cher pour manger mieux.
    Les industriels n’ont ils pas clairement amélioré leurs recettes en réduisant les ingrédients les plus controversés (effet “Yuka”)?
    Ensuite, nous rencontrons beaucoup de confusion sur ce qui est mieux…
    Si tout le monde savait ce que signifie bio et que les subventions étaient à la hauteur du bénéfice pour l’environnement et surtout pour notre santé, comme le demande la cour des comptes (qui n’est pas un repaire d’altermondialistes à ma connaissance ! ), la Bio pourrait bien percer ce plafond de verre des 5%, non ?
    Salutations

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