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Spécial “Ateliers du Vrac” : 3 questions à Franck Bonfils, Juste Bio

Le 6 juin prochain à Paris, 3e édition des Ateliers du Vrac (et du réemploi), co-organisés notamment avec Linéaires. Pour l’occasion, je m’en vais remettre le vrac en haut de la pile du blog ! Parce que même si le vrac a été un brin (euphémisme) éclipsé par l’inflation dans l’actu retail des derniers mois, il demeure un sujet que ne peuvent ignorer les marques et les enseignes. Premier épisode : 3 questions à Franck Bonfils, le patron de Juste Bio, le leader français du vrac. Originalité : il a déjà baissé ses prix ! Il s’en explique…

Juste Bio est l’un des rares fournisseurs à avoir maintenu, voire même baissé ses prix en mars dernier à contre-courant de la tendance générale…

Franck Bonfils : Effectivement, nos tarifs ont dû augmenter d’à peine 1 % et, parallèlement, nous avons fait le choix de réduire de 15 % le prix de de notre produit phare, l’amande, qui représente 20 % de nos ventes. Il sera désormais courant de voir en rayon des amandes à moins de 20 €/kg. Sur d’autres références best-sellers comme les cerneaux de noix ou les noisettes, nous avons appliqué – 5 %. 

A contre-courant, certes, cette évolution tarifaire a été envisagée pour de bonnes raisons ! Entièrement issue de l’agriculture biologique notre offre est moins sensible à la flambée du carburant qu’une offre conventionnelle. Du fait d’une mécanisation limitée à la production et de distances parcourues moindres, les fruits bio venant généralement de moins loin que les non-bio. Au-delà d’un indéniable impact écologique, l’absence de pesticides est également intéressante dans le contexte actuel. Idem avec l’utilisation limitée d’engrais ou encore l’absence d’emballages plastique dérivés du pétrole. Enfin, nos produits étant peu transformés (décortiqués, peu ou pas emballés…), l’impact de l’inflation énergétique est également limité. 

Autant de raisons qui expliquent que l’inflation est “mécaniquement“ moins marquée sur nos produits. Au-delà, il nous paraît nécessaire de faire un effort, la problématique majeure du bio demeurant son prix et le consentement à payer.

Ces dernières années, on a vu et expérimenté de nombreuses initiatives visant à améliorer l’expérience d’achat en vrac, le plus souvent via des solutions techniques (mobilier, balance, solution “pompe à essence“…). Juste Bio n’était pas associé à ses démarches. Vous n’y croyez pas ? 

Franck Bonfils : La solution idéale permettant tout à la fois de veiller à l’hygiène du rayon, d’éviter les ruptures et de satisfaire les clients avec la “juste dose“… nous la connaissons, elle est humaine, avec la vente assistée. Mais c’est inimaginable dans la grande majorité des magasins. Des solutions techniques existent, nous avons pris le temps de les observer et de les tester. Nous restons dubitatifs quant au déploiement de certaines technologies dont le coût est élevé. Toutefois, nous travaillons sur une méthode de distribution innovante que nous testons en magasins et qui doit nous permettre d’adresser beaucoup de points noirs du rayon vrac et d’aller plus loin dans cette forme de vente. 

Quid de la présence de marques nationales au rayon vrac ? De nombreux tests ont été entrepris et, pour l’heure, peu avec Juste Bio...

Franck Bonfils : Nous avons en effet débuté l’an dernier avec Alpina Savoie, une marque de pâtes produite par une PME. Nous poursuivons cette année avec le sucre Saint Louis et d’autres collaborations sont en discussion. Le nouveau mode de distribution que nous expérimentons doit nous permettre de passer un cap et d’accueillir à l’avenir plus de produits bio de marques. Prérequis indispensable auquel nos partenaires doivent adhérer : les prix des produits en vrac doivent être 10 % moins chers que leurs équivalents emballés. 

Rendez-vous donc le 6 juin prochain à la 3ème édition des Ateliers du Vrac à Paris. Une matinée de conférence qui intègre aussi le réemploi des contenants et la consigne pour tendre vers le zéro déchet.

Programme et inscription ICI >>

Un commentaire

  1. Sponsoriser le vrac vendu en GMS avec des produits majoritairement importés et vendus chers n’est peut être pas le plus judicieux…

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