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Neutralité carbone : la nouvelle allégation “must have” (et qui, comme souvent, sera mal comprise)

Petit à petit, la promesse de neutralité carbone gagne les rayons. Les produits à porter un tel engagement sont encore rares mais ils existent. Deux exemples : les tomates marocaines Azura en alimentaire ou ce papier pour imprimante Canon en non-al. Dans les deux cas, l’allégation environnementale prend une part importante sur le pack, preuve qu’aux yeux des marques en question elle est un élément de valeur majeur de la proposition commerciale.

Problème, comme pour toutes les allégations : comment limiter au maximum l’écart entre ce que comprend le client et la réalité de la promesse ? Le cas de la neutralité carbone est intéressant car, par principe, aucune production ne peut être carbone-neutre autrement que via compensation (pour faire simple : l’achat de tonnes carbone, souvent à vil prix et à l’autre bout du monde mais là n’est pas le sujet du jour !). Ce qui signifie qu’un produit environnementalement très débiteur peut donc “se racheter une conduite” par la compensation. Ce qui n’est probablement pas ce qu’auront compris les clients pour lesquels ce papier et ces tomates sont produites dans des conditions vertueuses. Pas nécessairement. C’est toute la différence entre la réduction des émissions (par l’amélioration des pratiques de production) et la compensation pour promettre la neutralité.

6 commentaires

  1. A mon sens, il y aura comme pour la météo , la température affichée et celle ressentie…
    ” on me dit que c’est carbone neutral ? Vu où c’est fabriqué , avec quels materiaux, comment c’est emballé, etc ..j’ai l’impression que c’est vrai ou qu’on me raconte une carabistouille…et si en plus c’est cher , alors …”

  2. Autrefois j’ ai connu le vrai papier carbone…
    Le must des commissariats de quartier

    La tomate de mon voisin aussi est neutre

    Mais pas en carbone, juste en sulfites,vu ce qu il s envoie en muscadet dans la glotte

  3. Cela n’a aucun sens de compenser un produit en carbone. Je peux compenser ce produit mais pas tous les autres.

    Je compense mon trajet de tous les jours en voiture. Je suis neutre en carbone. Ah oui, j’ai oublié : je travaille chez un pétrolier.

    La compensation carbone a du sens au niveau de l’entreprise complète mais pas au niveau d’un produit.

    Baliverne et foutaise tout ça.

  4. Le papier imprimante(Chez Cora ? je reconnaît leur étiquettes prix)en Français ce serait même encore mieux, pas certain que certaines catégories d’âges comprennent quoi que ce soit hormis le A4 par 500 feuilles.

  5. Pour les tomates, il fut un temps où elles étaient, pour le même prix, emballées dans un carton, puis revenues au plastique, sûrement plus biodégradable…
    Pour le papier, en noir sur fond blanc au lieu de l’inverse, on économise de l’encre non ?
    On ne voit pas le grammage, enfin on devine sur l’étiquette Cora, bref ce n’est ni du papier photo, ni une offre … canon

  6. Tiens, ça rappelle la faillite bancaire de 2008 à cause de la crise immobilière :
    – on prenait des crédits avec plus ou moins de chances d’être remboursés, on les vendait par tranche, ça s’appelait les Credit Default Swap et ça a pété quand la pyramide s’est écroulé
    – là, les producteurs de biens vont acheter des packages de certificats de plus ou moins grosses quantités de compensation carbone en essayant de limiter le coût pour avoir l’incidence la moins importante sur le prix de vente
    – à la fin on va s’apercevoir que c’est du flan et ce sera à l’entreprise qui aura payé le plus pour des promesses chimériques…
    La titrisation de l’écologie et par ricochet de la production industrielle… La planète est bien foutue…

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