Il y avait une forme d’évidence à ce que Chronodrive s’essaie à la livraison à domicile. Évidence parce que Chrono a toujours fait d’une qualité de service 5 étoiles sa marque de fabrique. Évidence aussi parce que le groupe Auchan a racheté à l’automne 2022 la startup lilloise Cagette & Paprika. Évidence enfin, parce que l’excellente pénétration de Picnic et de ses tournées du laitier, depuis deux ans sur les terres nordistes, commence à gratter un peu…
Un test a donc démarré la semaine dernière, à partir du drive de Croix, avec Paprika technologies (le nouveau nom) comme prestataire. Marcq-en-Barœul et les deux unités de Wasquehal, toutes proches, sont aussi ouvertes à la livraison pour leurs clients mais l’unique hub est bien celui de Croix. Les deux camionnettes électriques livrent dans un rayon de 10 minutes environ dans tout ou partie de ces trois communes et les mitoyennes (La Madeleine, Marquette-lez-Lille, Hem, Roubaix). Mais pas Lille donc. Cette zone assez ramassée au nord-est de l’agglo présente le double avantage d’être propice par son profil CSP et proche du siège de l’entreprise.
Petite originalité, le modèle de livraison adopté par Chrono dans son test implique le client dans l’optimisation des tournées. Les frais de livraison sont ramenés à 2,90 € (vs 5,90 €) s’il choisit un créneau pour lequel une livraison est déjà prévue dans son quartier. En ce sens, il y a un soupçon de la philosophie Picnic dans le modèle Chrono.
Mais pas davantage : Chronodrive reste dans une logique « full service » : jusqu’à 5 créneaux d’une heure proposés par jour, dès 2 heures après la commande (promesse ambitieuse…), et livraison 7/7 (dimanche matin). Il lui sera donc difficile de breaker le coût du last mile. Même avec un minimum de commande fixé à 50 € (et une livraison offerte au-delà de 150 €).
L’initiative a incontestablement du sens tant l’hybridation des modèles drive-livraison est devenue la règle. Et Chronodrive a bien besoin de relais de croissance. Son CA 2023 va stagner autour de 450 M€, ce qui lui confère une part de marché d’à peine 5 % sur le drive. Pas digne du pionnier du circuit ! A défaut d’une rentabilité directe, ce test donnera d’abord l’occasion de mesurer l’appétence des clients Chrono pour le service et, surtout, la capacité d’en recruter de nouveaux.
On se gardera donc de s’emballer : si Chrono a tout loisir de disposer des véhicules électriques de Paprika, c’est aussi parce qu’Auchan lui-même a fait pschitt : son nouveau service Ecolivraison, dont j’avais révélé ici le lancement en mars, s’est mis en pause dès l’été… avant de disparaître des radars pour de bon.
Ils arrivent quand même tard, leur image ne sera plus celle du précurseur innovateur, mais bon il n’est pas trop tard vu le 1er “secteur” sur lequel ils font leur test.
“Il lui sera donc difficile de breaker le coût du last mile”
Je suis un vieux con si ça se trouve, mais de plus en plus de mal avec certains anglicismes.
Pourtant “Drive” en est bien un également parmi tant d’autres qui ne me choquent pas.
La livraison à domicile , un relais de croissance ???
Une niche de marché, plutôt, non ?
Il fut un temps où on pouvait parler d’un îlot de perte dans un océan de profits, comme l’un ou l’autre hyper où on acceptait de perdre de l’argent parce ” noyé dans la masse”.
Maintenant, la tendance urgente est plutôt à couper toutes les branches mortes pour améliorer le Rnet . Mais bon, “le Mulliez” est tenace et il a quand même quelques milliards sous le coude, alors ….Try again ! ( Pardon, essaye encore)!
meme pas, juste comme ca en passant,
j’ai un chef chez auchan super a qui je disai mais vue la zone ils auraient pu n’en faire qu’une au lieu de deux avec tout ce que cela entraine, double do, double syndicat qu’on divise par deux du coup etc
reponse mais nan ca coutait pas assez cher sinon….
une gabegie auchan