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[ EXCLU ] Que pèsent les géants mondiaux du e-commerce ?

4 opérateurs chinois trustent le top 5 mondial du e-commerce de la grande conso, grâce à des modèles qui misent avant tout sur la marketplace. Et ces géants dans leur propre pays sont désormais partis à l’assaut du reste du monde. Pour preuve, le panorama exclusif dressé par VIGIE GRANDE CONSO*.


AliExpress, Temu et TikTok Shop défrayent la chronique pour leur percée sur les marchés occidentaux ? Les ventes réalisées ne pèsent pourtant qu’une paille à l’échelle des mastodontes chinois qui sont à la manœuvre. Ces nouveaux géants du e-commerce ont d’abord construit des empires dans leur immense marché ­domestique. Maintenant que la croissance de la consommation chinoise est en panne, ils se tournent vers l’étranger. 
À tout seigneur tout honneur : en 2024, les marketplaces d’Alibaba (Taobao, Tmall…) ont cumulé l’équivalent de 1 100 milliards de dollars de vente. Un record absolu. L’international, avec notamment AliExpress, ne représente encore que 19 % des activités du groupe : un taux en hausse de 3 points sur un an. 
PDD Holdings règne pour sa part sur un empire de 900 Md$ de volume d’affaires (en moins de dix ans d’existence !). ­Propriétaire de Pinduoduo en Chine, il a lancé Temu en 2022 afin de s’attaquer à l’international. Cette activité récente pèse 7 % des ventes : ce qui correspond tout de même à plus de 60 Md$ atteints dès le troisième exercice…
Ces vitesses folles de développement, avec des niveaux de ventes jamais vus dans l’histoire du commerce, ­reposent sur le modèle de la marketplace. Alibaba et PDD ne commercialisent pas de produits, ils facturent des services à des vendeurs tiers : hébergement sur leurs plateformes, commission sur les transactions, logistique, publicité, etc. En réalité, le chiffre ­d’affaires encaissé par les deux groupes ne représente finalement que 6 à 8 % des volumes de ventes enregistrés par les sites. 
Sur la troisième marche du e-commerce mondial (avec près de 800 Md$ de volume d’affaires), Amazon a ­développé un tout autre modèle. Si sa marketplace l’aide à grandir, l’Américain est d’abord lui-même un vendeur de ­produits. Ce qui en fait, et de très loin, le premier e-commerçant de la planète au classement des chiffres d’affaires ”réels” : plus de 500 Md$ l’an dernier, hors cloud (AWS) et hors magasins physiques.
Plus fort encore : le CA global d’Amazon en 2024 (638 Md$, + 11 %) n’est plus qu’à quelques clics de celui de Walmart (681 Md$, + 5 %). Le leader mondial historique de la distribution n’est plus intouchable… Mais Walmart fait par ailleurs bonne figure dans ce panorama du e-commerce : il est le seul acteur ”brick and mortar” présent au milieu des pure players ! Précisément parce que, aiguillonné par Amazon, l’Américain a beaucoup investi ces dernières années afin de ­développer ses ventes en ligne. 
Deux autres géants chinois occupent une large place sur le marché du e-commerce mondial, avec plus de 500 Md$ de volume d’affaires chacun. JD.com, un ”vénérable” acteur du secteur (né en 1998), reste encore très centré sur son marché ­domestique. ByteDance est un ”jeune” spécialiste des réseaux sociaux (2012), qui a lancé Douyin en Chine et TikTok à ­l’international. ByteDance s’est emparé avec gourmandise (et efficacité) du e-commerce en marketplace, mais réalise encore 94 % de son activité en Chine. C’est dire si TikTok Shop n’en est qu’à ses débuts…
De taille plus modeste (entre 50 et 100 Md$ de volume d’affaires tout de même), Sea Limited et MercadoLibre rayonnent ­respectivement sur l’Asie du Sud-Est et l’Amérique du Sud, là encore via une marketplace. 
Shein, enfin, est un modèle à part. Le Chinois commercialise directement sur son site les milliers de ­modèles de vêtements qu’il commande aux usines de son pays. Il n’y a pas de vendeurs tiers chez lui. Son activité (38 Md$ de CA l’an dernier) est dédiée ­exclusivement à ­l’international. 
Et les Français, dans tout ça ? Les champions hexagonaux se classent bien loin de ces résultats. Avec ses différentes activités dans le monde, Carrefour atteint 6,2 Md$ de volume d’affaires en ligne. Quant à Leclerc, il a réalisé l’an dernier l’équivalent de 6,2 Md$ de CA avec ses drives en France. Le volume d’affaires de Cdiscount, enfin, reste pour sa part bien en dessous des 3 Md$. 

* VIGIE GRANDE CONSO est la veille de référence sur le retail que nous publions depuis plus de 15 ans. Plus d’infos ici >>

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