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Le transfert de repas du hors-domicile suffira-t-il à sauver les chiffres d'affaires en GSA ?

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Passionnante étude d’IRI Gira Food Service qui a fait les comptes : le confinement fait perdre chaque semaine environ 100 millions de repas à la restauration sous toutes ses formes. Ce qui, à 10 € le repas en moyenne, représente donc un manque à gagner d’un milliard d’euros hebdo. Considérant que 70 % des repas “perdus” par la restauration se reportent vers les GMS, il y a donc un nouveau marché pour les grandes surfaces alimentaires : les ingrédients de plus de 400 millions de repas. Soit, à 4 € le repas préparé à la maison (toujours selon les hypothèses d’IRI), l’équivalent de 1,7 milliard d’euros. Si le calcul est exact, alors les chiffres d’affaires seraient boostés de 10 à 15 % vs l’exercice précédent. Une véritable manne ! 

Mais manne y aura-t-il vraiment pour les enseignes ? Depuis le début de la crise – et au risque de me tromper, risque totalement assumé – j’en doute. Certes, l’effet de transfert évoqué par IRI est bien réel. Les Français vont bien maintenir leurs trois repas quotidiens. Mais face au transfert du hors-domicile, il y a 4 menaces qui viennent peser sur le chiffre d’affaires : 1/ en premier lieu, une conjoncture anxiogène, ce qui n’est jamais de nature à soutenir la consommation ; 2/ un trafic qui baisse dans une telle proportion (pour visiter précautionneusement de nombreux magasins, c’est une expérience incroyable) qu’il faut un effet panier démesuré pour compenser ; 3/ le mix produit va se dégrader comparé à l’ordinaire avec moins de produits élaborés ; 4/ sans compter que pour de nombreux clients (qu’ils soient salariés en chômage partiel/technique ou indépendants désoeuvrés), le pouvoir d’achat est en baisse. Dès jeudi, avec les premiers résultats de la semaine dernière (la première 100 % “confinée”), une première tendance se dégagera. 

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3 commentaires

  1. je ne vois pas pourquoi les 30% disparaissent.
    Et je pense que les gens depensent beaucoup plus en bouffe que dans des cantines degueulasses.

    1. Ils font des économies d’échelle. Quand on cuisine pour 4 pour tous les repas de la semaine, on peut plus facilement partager les couts, limiter le total gâché, etc.
      Et comme le note Olivier, aussi plus de temps pour cuisiner, donc moins des plats préparés et donc plus d’économies.

  2. Ajouté aux commentaires précédents, je pense également que les consommateurs réduisent le nombre de repas pour contre-balancer le manque d’activité physique. Donc nous ne serions plus sur une base de 3 repas / jour, mais 2. Ou alors 3 mais en moindre quantité.

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