À la une

Lentement (mais sûrement) le bas carbone débarque en rayon

Le carbone n’est certes pas le seul problème auquel l’humanité est confronté, mais il est majeur. Et, surtout, il est “simple” (j’ai pas dit “facile”) à expliquer aux consommateurs. Un produit “bas carbone” est donc… vertueux.

Trois catégories de produits sont aujourd’hui en avance sur la promesse : le lait, la bière et la farine (Leclerc vient d’ailleurs de lancer la sienne sous la marque “Récoltons l’avenir”). Et c’est normal : le lien de ces produits avec leur matière première agricole est fort. Et c’est précisément par une modification des pratiques culturales ou d’élevage que l’on peut obtenir un lait, une orge ou un blé moins carboné. Par exemple en limitant les passages dans les champs (moins de tracteur, c’est logiquement moins d’énergie), en améliorant la “vie” du sol pour limiter l’apport d’engrais ou en modifiant l’alimentation des vaches pour limiter leurs éructations. Résultat le lait, la farine ou la bière (via l’orge) peuvent alors avancer avec la promesse “bas carbone”.

Reste, comme toujours, le sujet prix. Sauf exception, l’agriculture décarbonée est plus coûteuse en raison des modifications des pratiques. En ce sens, le lancement d’une MDD par Leclerc est utile. A 99 centimes le le paquet, “l’effort” demandé au client est modeste. C’est certes plus cher que la MDD classique (70 centimes environ) mais moins que la marque de référence, Francine (1,20 €).

2 commentaires

  1. La démarche est plus que noble et il faut l’encourager. Si tonton Dauvers s’en occupe, ça devrait aller par contre, les emballages, ça devient n’importe quoi.
    Le lait Candia: Coopérative, Bio, France, Bas Carbone, AB, Nutriscore… Par chance on connait la marque Candia et on a entre-aperçu “lait demi-écrémé”. Le but de tout ça? Savoir ce que l’on mange mais du coup, il y a tellement d’informations en façade qu’on ne sait plus ce que l’on achète. Il ne manque plus que ‘sans gluten’ et ‘sans paraben’ ainsi que l’Origin’Info et la saturation sera à son comble. Les marques vont devoir choisir ce qu’elle veulent mettre en avant.
    Les infos qui se trouvaient sur le côté des paquets migrent sur le devant. On les lit quand on est seul au petit dèj où aux toilettes.
    On connait tous par cœur le blabla de l’aérosol Febreze:
    – Aérer la pièce après utilisation.
    – Récipient sous pression: peut éclater sous l’effet de la chaleur.
    – Tenir hors de portée des enfants.
    – Il n’y a pas d’accent aigu. Arrêtez de prononcer Fébraize alors que c’est Fibwizzz.
    – EN CAS DE CONTACT AVEC LES YEUX: Rincer avec précaution à l’eau pendant plusieurs minutes.
    Tu t’es reconnu(e)? Tu n’es pas seul(e)!

    Ça me fait penser aux murs des interviews d’après-match de foot, avec les 1001 sponsors https://www.youtube.com/shorts/zHu8CbArU04 (j’ai mis une interview rigolote, of course)

  2. Bonjour ! Merci pour cet article. Je me permets de partager quelques pensées pour creuser le sujet :

    Vous avez écrit “l’agriculture décarbonée est plus coûteuse en raison des modifications des pratiques”. Cependant, à mon avis et de ce que j’ai pu constater étant à proximité du milieu, la question serait davantage : pour qui, et à quel moment ? Les changements de pratiques se font d’abord au niveau des agriculteurs et des éleveurs qui doivent investir un certain chiffre, et/ou risquer de perdre une part de revenus, si ils souhaitent se tourner vers l’agriculture régénératrice ou durable, même si à moyen et long terme ces pratiques permettraient de maintenir les rendements et les performances économiques des exploitations. La question du prix d’achat et de revente entre les différents maillons de la chaîne jusqu’au consommateur est complexe, mais là encore il existe des leviers.

    Concernant la diminution des émissions carbone, il ne faut pas, comme vous l’avez dit, laisser de côté les autres impacts environnementaux négatifs de l’agriculture intensive et conventionnelle : acidification, raréfaction de l’eau, consommation énergétique, destruction de la biodiversité et appauvrissement des sols, déforestation… Heureusement, les changements de pratique permettent de répondre aussi à ces nombreux autres enjeux, tout aussi importants 🙂

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page