
Après le poulet espagnol dans un Leclerc du Sud-Est vendredi (revoir ici), les œufs ukrainiens dans un hyper Carrefour de la région parisienne aujourd’hui. Comme d’autres, l’enseigne est régulièrement confrontée à des difficultés d’approvisionnement, en ce moment sur son plateau de 30 œufs en petits calibres pour l’unité de besoin “entrée de gamme”.
Là, le chef de rayon a deux solutions. Laisser une partie de son rayon vide et mécontenter ses clients (c’est le cas aujourd’hui, toujours en région parisienne, à Belle Épine par exemple) ? Ou acheter des œufs d’où qu’ils viennent via des intermédiaires importateurs et mécontenter les producteurs français (comme à Pontault) ? Et, dans ce cas, à un prix plus élevé que de raison parce que l’intermédiaire se sait en position de force. Ici, 23 centimes l’œuf, c’est 5 à 6 centimes au-delà du prix habituel.
Aucune de ces deux solutions n’est satisfaisante. C’est pour ça qu’il faut poser différemment le problème du seul Carrefour (même si c’est évidemment maladroit de mettre en rayon des œufs ukrainiens…). Car le sujet est ailleurs : dans la difficulté qu’il y a aujourd’hui à accroître les capacités de production, quand bien même les débouchés sont là. C’est le cas de la volaille de chair (ma vidéo “Toc-toc” de vendredi) mais aussi des poules pondeuses pour lesquelles construire un bâtiment est un chemin de croix. Avec comme conséquence que des œufs produits sans nos normes et qui ont traversé l’Europe en camions se retrouvent en rayon en France parce que la société rechigne à laisser l’agriculture se développer tout en réclamant des produits français. Bref, on marche sur la tête et ça m’agace.